Ses recherches

Après une quête de 25 ans l'auteur Paul Glases découvert le secret de guerre de sa famille.

L’auteur, Paul Glaser, est né peu après la fin de la Seconde Guerre Mondiale en 1947 et a grandi au pied du Mont St. Pierre à Maastricht. Il est l’ainée d’une fratrie de cinq. C’est à La Haye qu’il fait connaissance de celle qui sera sa femme et ensemble, après leurs études universitaires, ils effectueront un périple à travers l’Europe. Ensuite, ils auront trois filles. Il a été directeur de plusieurs établissements d’enseignement et de santé. A coté de ses fonctions régulières, il a participé à la fondation d’un musée d’arts graphiques, d’une salle de spectacle et d’un lycée régional à la méthode d’enseignement ‘Montessori’. Il est l’auteur du livre ‘Matrixorganisaties’ et membre honorifique d’un orchestre composé de musiciens trisomiques. Après la découverte de son secret de famille, il décide de le dévoiler à travers ce livre.

Première étape : une piste vague

La quête se dessine à travers quelques évènements de moindre importance, dus au hasard, ceux-ci mènent Paul sur la piste d’un secret de famille. En cherchant un prénom pour l’enfant à naître, il tombe sur le second prénom de son père : Samuel. Sa femme lui fait la remarque : « c’est un prénom typiquement juif.» Il n’y prête pas attention. D’ailleurs, il y a beaucoup de prénoms courants à consonnance juive. Pendant une réunion d’anniversaire la discussion prend une tournure politique, un membre actif du comité pro-palestinien remarque : le zionisme est égal au racisme. Son père, qui participait à la discussion, est subitement pris d’un saignement de nez et doit quitter la pièce. La femme de Paul pense qu’il y a un lien entre ces deux choses, mais Paul ne le croit pas. Il reste convaincu que son père lui en aurait parlé. Ce n’est qu’après qu’un ami autrichien l’informe que le nom de ‘Glaser’ était un patronyme très répandu à Vienne avant la guerre, qu’il se met lui aussi à se douter d’un secret de famille.

Deuxième étape : découverte et désaveu

Paul ne veut pas interroger ses parents sur leur probable descendance juive. Si elle existe, il est d’avis que ses parents la nieront. C’est la raison pour laquelle il questionne un jour son père sur le décès de ses parents, les grand-parents de l’auteur, pendant la guerre : par les violences de la guerre ? la faim ? Son père lui répond : Non, ils sont morts de vieillesse.

Cette réponse est proférée d’une voix tellement dénuée d’émotions, que Paul se sent submergé par une grande vague de nouvelles questions. Il va rendre visite à sa grand-mère catholique, la mère de sa mère. L’auteur prétend avoir été mis au courant du secret de famille et elle ne le nie pas. C’est ainsi qu’il lui subtilise le secret de ses racines juives. Comme il a été élevé dans le catholicisme, il n’a pas d’affinités avec le judaïsme. Régulièrement, il y a des attentats sur des institutions juives et des perturbations continuelles ont lieu en Israel, alors il décide de taire sa découverte et de faire comme si de rien n’était.

Troisième étape : lointaine famille resurgie

À Bruxelles dans un cadre professionnel Paul fait la rencontre d’un homonyme à la Commission Européenne. Aucune relation familiale ne paraît exister à première vue. Après un second entrevue, cet homonyme a pu retracer la parenté entre son père et celui de Paul : eux, ils sont cousins. L’homonyme serait donc un arrière-cousin. Celui-ci pourtant voit Paul comme de la famille proche, puisque les intermédiaires manquent depuis la Shoah. Au début, Paul le considère ‘seulement’ comme un lointain arrière-cousin, jusqu’à ce qu’il se rend finalement compte que cette famille disparue est aussi la sienne. Peu de temps après cet évènement, une femme allemande vient à mourir et il découvre la correspondance hebdomadaire qu’elle échangeait avec Rose, qui lui écrivait depuis les camps de Westerbork et de Vught. Paul était au courant d’une tante Rose qui habitait la Suède, puisqu’elle était mariée à un suédois, mais il ne savait rien à propos des camps. Cet enchaînement de faits divers est déterminant, désormais, il ne peut plus l’ignorer. Il va activement fouiller le passé de Rose et de sa famille. Même s’il informe son père de ses découvertes, son père garde le silence.

Quatrième étape : Tante Rose

Paul fait la découverte de membres inconnus de sa famille. Presque tous ont été tués, y compris ses grands-parents. Il veut en savoir plus : comment étaient-ils, quelle était leur vie de famille avec Rose et son père. Son père ne dit rien. Il ne reste que Rose, c’est elle qui pourra raconter.

Elle habite Stockholm et a rompu le contact avec son frère, le père de Paul, car leurs points de vue sur leurs agissements respectifs et les prises de risque pendant la guerre sont divergeants.

Paul décide d’aller voir Rose à Stockholm. Au départ, Rose refuse de rencontrer le fils de son frère. Finalement, après beaucoup d’insistance, la rencontre a lieu. Pour la première fois, Paul voit ses grands-parents en photo et Rose raconte sans détours l’histoire de la famille et ce qu’elle a vécu. Son récit est extraordinaire.

Cinquième étape : choc à Auschwitz

Aux autres Paul a toujours caché la vérité sur le passé. Ce n’est qu’après de longues années qu’il en informe ses enfants et ses amis. Ce sont eux qui l’ont exhorté à tout rendre public.

Lorque peu de temps après, à Krakov, il assiste à une conférence européenne de directeurs d’hôpital, une visite guidée est organisée en fin de programme à Auschwitz, situé non loin de là. Pris au dépourvu, il aperçoit une grande valise marron en provenance des Pays-Bas sur lequel figure son nom de famille. Quand ses collègues l’interrogent à ce sujet, il décide de publier l’histoire de sa tante Rose.